Que la nuit survienne
Qu’elle m’enlace tendrement
Qu’elle m’oppresse d’attentions
Qu’elle m’emporte dans le néant
Laissant derrière souffrance et peines.
Je n’en puis plus supporter
D’être ainsi observée
Ne pouvant faire que penser
Encore et toujours aux blessés.
À sa recherche j’avance
Peu à peu je m’efface
Dans une douleur intense
Pour encore laisser la place.
L’habitude m’a vaincu
L’ignorance s’est subtilisée
Habilement à ma conscience.
Que la nuit se prenne
Pour le tout, pour la vie
Pour la mort, pour l’amour.
Que la nuit me prenne
Tout le mal, tout le bien
Qu’il ne reste rien
Car le bien fait aussi mal.
Que la lumière s’incline
Devant la force de l’obscur
Qui toujours grandit
Et sera toujours plus puissante
À jamais que la vie.
Que la nuit se serve
Dans mon esprit comme
S’il lui était vital
De voler mon âme.
Que l’absence parvienne
Jusqu’à mon esprit encombré
Pour enfin me libérer
De toutes ces peines.