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Enfants en déroute







Diffusé le vendredi 21 Janvier à 22h40


Dans ce premier volet, Enfants en déroute, Patricia Bodet suit quelques enfants de l'Oise. Le film s'ouvre sur Jérôme. Il entre dans sa chambre. Son visage est flouté. Il allume la télé puis montre à la caméra son petit arsenal personnel : une batte de base-ball («Ceux qui ne sont pas invités, il vaut mieux qu'ils ne viennent pas», dit-il), une paire de pistolet à plombs et un couteau japonais accroché au mur. Jérôme est un grand violent qui se soigne. Il va régulièrement chez un psy et c'est là que la caméra le surprend, en pleine confession. Il hait sa mère et raconte qu'un jour, elle avait demandé à un voisin de le punir ainsi que son frère. L'homme les avait suspendus à une poutre durant trois heures. «Par une patte... A un moment, on avait pu se décrocher en enlevant nos chaussures, mais il est revenu et nous a raccrochés. Sans les chaussures.» Cette terrible confession, fait réagir, pourtant bien que la situation de Jérôme soit extrême, la voix-off nous dit qu'elle n'est pas exclusivement le fruit d'une enfance battue ou martyrisée.

C'est vers la plus tragique banalité que le documentaire va chercher les origines du phénomène.

Première étape à la maternité de Creil. Chaque jour, Sylvie François, la psychologue, intervient au beau milieu de situations familiales délicates. Un chef de service ou un pédiatre lui signale des cas préoccupants et elle doit aller sur place, tâter le terrain, voir si quelqu'un a besoin d'elle. Un garçon de 3 ans et demi sous-alimenté, amené par son père affolé. Ou un adolescent révolté, en plein épisode d'autodestruction, et qui échoue régulièrement aux urgences. Peu à peu, les choses se mettent en place.

L'expression de la violence, ce n'est pas seulement les insultes qui fusent dans un bus, une bagarre ou une agression sexuelle. C'est aussi, dans le cas de Julie ( 8 ans ) et de son frère Brandon ( 10 ans ), le déchirement quotidien de la séparation de leurs parents. La mère refuse à son ancien compagnon son droit de visite. Lui s'exaspère et s'en remet à la justice. De plaintes en tribunaux, l'affaire s'éternise. Les parents se sont habitués à cette haine réciproque, à ces engueulades sans fin qui sont juste devenues une part de leur vie. Julie et Brandon, eux, souffrent terriblement sans que personne ne semble vraiment s'en apercevoir. Lors de la première séance chez la psychologue, la petite fille s'effondre en pleurs. C'est une scène interminable, dure, mais qui résume tout le travail de l'équipe réalisatrice.
Ainsi le travail de la psychologue Sylvie François (Enfants en déroute, le premier volet diffusé de la série) permettait de montrer « quelle violence psychologique peut émaner d’une situation aussi banale qu’un divorce mal vécu ».