Le Business des chéquiers volés
Diffusé le vendredi 28 janvier à 22h40
Une histoire parmi d’autres, quasiment banale, tristement ordinaire. Séverine N., une jeune mère de famille, faisait ses courses au supermarché Lidl avec des chéquiers volés, achetés dans son quartier, « pour ses enfants ». Un jour elle en a eu marre, elle a eu envie de changer de vie. En garde à vue, elle a tout raconté, comment, par qui et pourquoi elle se les procurait. « Ça méritait trois lignes dans le journal local. Pourtant, ça disait tout », commente la voix off en guise d’introduction pour ce deuxième volet des Chroniques de la violence ordinaire. Pendant deux ans, Christophe Nick et son équipe ont suivi « l’affaire », les perquisitions à l’aube au domicile de ses voisines, également concernées, leur garde à vue, le procès de Séverine Nourtier, le quotidien de la jeune femme, seule avec ses enfants, dans un foyer d’accueil d’urgence, puis en appartement. Le père de ses enfants, en prison, et marié depuis à une autre femme.
À travers cette histoire, le business des chéquiers volés « dit tout » : la misère, la violence diffuse, ses racines diverses, les tentatives de s’en sortir, l’espoir et l’échec contigus, et le délitement de tout un quartier. L’équipe a rencontré régulièrement la jeune femme, elle a filmé ses angoisses, ses attentes, les audiences, le réquisitoire, la plaidoirie de la défense. Tous les interlocuteurs ont accepté d’être filmés, pour qu’on sache, qu’on comprenne, qu’on dise autrement, la cité, ses violences, son quotidien. Les voisines, parce qu’elles étaient étonnées de se trouver « pas si mal que ça » et Séverine N., « pour qu’on voie ses progrès ».
